Présentation

Le Gabon est situé en Afrique Centrale. A cheval sur l’Equateur, il est limité au Nord-Ouest par la Guinée Equatoriale, au Nord par le Cameroun, à l’Est et au Sud par le Congo et à l’Ouest par l’Océan Atlantique qui le borde sur 800 km de côte. Sa superficie est de 267 667 km² avec une forêt recouvrant plus de 75% de son territoire. Sa population est estimée à 1.587.685 habitants, soit une densité de 5,9 habitants/km². Le climat est de type équatorial, chaud et humide. La température moyenne annuelle est de 26° et l’hygrométrie de plus de 80%. Selon le dernier rapport 2010 du PNUD sur l’indice de développement humain (IDH), le Gabon occupe le 93ème rang sur 169 pays recensés, avec un revenu par habitant de 12 746 dollars US. Au niveau continental, il est 4ème derrière l’Ile Maurice, la Tunisie et l’Algérie.

La quête constante d’une meilleure santé des populations pour assurer le développement du pays est marquée par l’adhésion des autorités aux différentes initiatives aussi bien nationales qu’internationales visant l’amélioration des conditions de vie des populations. À cet égard, l’élaboration et l’adoption de la Politique Nationale de Santé, la finalisation du Plan National de Développement sanitaire et la mise en œuvre du régime obligatoire d’assurance maladie et de garantie sociale constituent des avancées significatives. Des efforts ont été faits et se poursuivent dans des domaines aussi variés que la protection sociale pour améliorer l’accès de tous aux soins de santé, la généralisation de la couverture vaccinale et de l’assurance maladie, un meilleur approvisionnement en médicaments et une meilleure qualité de soins. Ces préoccupations sont prises en compte dans le « Plan Stratégique Gabon Emergent », qui est un plan quinquennal sur la période 2012-2016.

Cela étant, la situation épidémiologique du Gabon reste caractérisée par la persistance des maladies transmissibles infectieuses et parasitaires (telles le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les maladies diarrhéiques, les parasitoses intestinales, le tétanos néonatal et la rougeole), l’importance croissante des maladies non transmissibles (telles l’hypertension artérielle, le diabète, l’obésité, les cancers et les démences), l’apparition de maladies émergentes (telles la fièvre hémorragique à Ebola, chikungunyia et l’ulcère de Buruli) et ré-émergentes (telles la tuberculose, la trypanosomiase humaine et la lèpre). A cela s’ajoutent les pathologies liées au modernisme (telles les traumatismes des accidents de la voie publique, l’alcoolisme, le tabagisme, les toxicomanies, les maladies professionnelles et celles liées à l’alimentation). Le tableau est encore assombri par la recrudescence des infections sexuellement transmissibles dans le contexte de la pandémie du VIH/SIDA, et la forte prévalence de la drépanocytose dans la population gabonaise. Il y a enfin les difficultés du plus grand nombre à accéder à l’eau potable, notamment en milieu rural, l’absence de système efficace de gestion des déchets industriels et ménagers, et l’insuffisance d’aménagements pour l’évacuation des eaux usées et des excrétas.

En matière de leadership et de gouvernance pour la santé, le Gabon a un document de Politique Nationale de Santé qui couvre toutes les composantes du système de santé, un Plan National de Développement Sanitaire sur cinq ans réaliste car tenant compte des ressources propres du pays et des sources certaines de financement extérieurs. Par contre, le cadre institutionnel du ministère chargé de la santé est défaillant, ce qui grève énormément son leadership sur l’action sanitaire nationale ; on note aussi une insuffisance de normalisation et de réglementation de l’offre de soins, de surveillance et d’évaluation des performances du secteur de la santé.

Les prestations des services de santé sont marquées par l’hospitalo-centrisme, avec des échecs répétés dans la mise en œuvre de la stratégie des soins de santé primaires, l’insuffisance dans l’accessibilité, l’efficacité, l’efficience et l’équité des soins suite à une couverture nationale incomplète en services intégrés et complets, et l’absence de mécanismes appropriés impliquant tous les prestataires privés pour assurer le continuum de soins.

Au plan des ressources humaines pour la santé, le Gabon, bien que possédant des institutions de formation aux métiers de la santé, est encore caractérisé par des gaps quantitatifs et qualitatifs importants en personnels qualifiés, des insuffisances dans la gestion des personnels en termes de recrutement, répartition des effectifs, utilisation et évaluation des compétences, motivation et suivi de carrière, ce d’autant plus que la Politique Nationale et le Plan National de Développement des Ressources Humaines en santé n’ont pas encore été élaborés et adoptés. Enfin, il n’existe pas de sous-systèmes d’information sur les ressources humaines en santé (observatoires, études) pour disposer de données factuelles et actualisées en la matière.

Le point fort du financement de la santé est sans conteste la mise en œuvre depuis 2010 du régime obligatoire d’assurance maladie et de garantie sociale. Pour le reste, on note l’absence de mécanisme fiable et pérenne de financement des plans d’actions en santé, de comptes nationaux, régionaux et départementaux de santé, une allocation de moins de 5% du budget national à la santé et l’absence de mécanisme de coordination des divers financements issus des donateurs.

En matière d’information sanitaire, le ministère chargé de la santé possède un organe (COSP) et une direction (DIS) chargés de la collecte et du traitement de l’information sanitaire. Mais le système national d’information sanitaire reste globalement défaillant, avec une insuffisance quantitative des personnels chargés des statistiques sanitaires, une insuffisance de collaboration entre le ministère chargé de la santé et les autres secteurs générant des informations liées à la santé, une irrégularité dans la production et l’utilisation des statistiques sanitaires et une faible promptitude et complétude des rapports d’activités.

Pour ce qui est des technologies sanitaires, il existe au Gabon des établissements publics ou privés fournisseurs, répartiteurs et distributeurs. Mais on note en même temps l’absence de politique et plan national sur les technologies sanitaires, une limite d’accessibilité et de disponibilité de ces technologies, l’absence de couverture nationale complète en services de laboratoire fiables et abordables et l’absence d’un mécanisme national fiable de contrôle qualité des technologies sanitaires en circulation.

L’appropriation et la participation communautaires dans le secteur de la santé est embryonnaire. Tout reste à faire pour encourager et promouvoir la participation communautaire au développement sanitaire, apporter un appui technique approprié aux prestataires de services de santé communautaires à travers la formation, la supervision et l’apport des outils et fournitures, encourager l’interaction entre les communautés et les services de santé pour une offre de soins adaptée aux besoins locaux et mettre en place des mécanismes formalisés de collaboration avec les organisations communautaires.

On observe depuis quelques années une implication croissante de la société civile et des entreprises privées dans l’action sanitaire. Mais cette participation est grevée par l’absence d’harmonisation et de coordination des différentes initiatives, de mécanisme formalisé de collaboration intersectorielle et de partenariat public-privé, et l’absence de mesures pour garantir la sensibilisation et la participation des communautés aux initiatives mondiales.

En matière de recherche enfin, il existe des instituts et unités de recherche en santé et un Comité National d’Ethique pour la Recherche. Par contre, on note l’absence de coordination et d’Agenda National de la recherche en santé, un important déficit quantitatif et qualitatif en ressources humaines pour la recherche en santé et un faible financement de la recherche en santé. Les résultats des études ne sont ni suffisamment diffusés, ni suffisamment exploités pour leur traduction en politiques et actions concrètes.

ETUDIER AU GABON